Mon sang coule sur cette terre du nord
Depuis longtemps, mon espoir s’est greffé à ses paysages
Comment l’exprimer?
Je monterais des palissades
Goberais le sol pour bien sentir son odeur
Marcherais à tâtons pour reconnaître son chemin
Je referais l’histoire pour mieux rejoindre l’horizon
Pour me tenir debout
Comme un symbole de puissance d’ici
Je tiens ma terre
La terre de mes ancêtres
À bout de bras
À bout d’amour
À bout d’espérance
Dans Montréal, je marche
J’arpente ses rues
Je scrute ses lampadaires
Observe ses ruelles, ses escaliers
L’enlignement des maisons
Je tiens là ma terre
J’image son sourire, sa fierté, sa ténacité
Son enracinement
Et je peine encore
À ne mieux pouvoir l’entourer, la célébrer, propager son passé, son avenir
Les humains d’aujourd’hui ne peuvent satisfaire mon soleil
C’est à un aïeul que je veux, voudrais parler
Qu’il me tende une main d’enfant confiant
Qu’il me raconte sa vie d’étoiles brulées
De racines enfoncées
De peines soulevées, maîtrisées
De joies inédites, de rêves accomplis
Je marche encore
Des cailloux me sourient
M’apaisent
M’indiquent un chemin de tendresse
De liberté.
France Bonneau