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Channel: Poèmes pour le pays – independantes.quebec
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Point par point

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Un texte de France Bonneau

« J’ai le cœur en départ de guerre tant je m’obsède à ce pays.

Et tant je les hais, tant je les ha-i-s.

Ces faux humains, ces faux représentants, ces faux esprits.

Que font-ils à piétiner nos enfances? À marcher sur nos vies?

À décider du sort de notre avenir, de notre langue, de nos désirs?

Poing par point, j’anéantirai ces mal- appris.

Point par point, je dénoncerai leur fourberie.

Leur ferai ravaler leurs mensonges, leurs calomnies.

Quoi, que disent-ils encore? Hier n’a pas d’importance, personne n’est vraiment née ici.

Personne n’a aimé, vécu, grandi ici.

Tous comptes faits et refaits, ce pays en serait-il un?

Oh bien sûr, sur les berges du Saint-Laurent on a déjà parlé français,

mais c’était il y a longtemps, très longtemps.

Vaut mieux oublier tout ça. Effacer. La loi 101 en premier. Parlons anglais maintenant.

Quoi, que disent-ils encore? Nous serions apparus au hasard du 20ième siècle.

Nous serions une génération spontanée, sans âme, sans particularité.

Qui plus est, sans père ni mère, sans racines profondes quoi!

 

Comment peuvent-ils ainsi renier leur propre histoire.

D’où puisent-ils cette inconscience, ce mépris?

Faites-les taire!

Ces faux humains, ces faux représentants, ces faux esprits.

J’ai le cœur en départ de guerre, tant je les hais, tant je les ha-i-s!

Pour la gloire du profit, pour les privilèges du pouvoir,

Ils auront perdu toute souvenance et toute mémoire.

S’est fortifiée leur volonté de puissance dans la soumission et le compromis.

Ce qu’ils ont hâte de se rendre et d’abdiquer.

Ce qu’ils ont hâte de tenir la main de l’autre, de l’accompagner.

Troublés sont-ils par les miroirs? Ils les cassent à chaque levée du jour

Et puis continuent à transiger, à tromper, à jouer aux princes, aux grands aux vainqueurs.

Si je sens battre dans mes veines le cœur de cette terre nommée Québec,

Serais-je coupable d’amour, de fierté, d’autonomie?

Serais-je coupable de vivre en Amérique, d’appartenir à la langue minoritaire?

Ma révolte n’est pas solitaire. C’est mon sang qui se lève, qui agit, qui parle.

Je suis de la foulée de mes ancêtres. Logés chez-moi, j’entends leur colère, je sais leurs espoirs, j’ai leurs appuis.

Moi je n’en peux plus d’eux. Point par point, je les haranguerai à chacun de mes écrits.

Comment peuvent-ils ne pas reconnaître que le cœur humain s’exprime d’abord par sa langue natale et sa culture. Que cette langue sera française tant que nous vivrons sur le territoire de ce qui est déjà et sera bientôt notre seul et véritable pays.

OUI, à l’indépendance du Québec!

 

Mille fois OUI! »

 

France Bonneau


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