Un poème de Madeleine Saint-Pierre (1932-1998)
Fleuve
Pauvre cours d’eau souillé
lourd de déchets
de rejets pestilents
Et pourtant
des ruisseaux jaseurs
aux berges étroites
des lacs des rivières
des chutes dévalent à gros bouillons
Du filet à la source
le flôt s’emplit
Sous la pointe des clochers
le fleuve puise aux nuages
le plein qu’il faut
pour soutenir les navires
du bout du monde
Mais la mer s’enroule
Dans ses larmes
Madeleine Saint-Pierre
Poème inédit, extrait de Anthologie, Les poètes disparus du Québec, Gaétan Dostie, Les Éditions du Collège Ahuntsic
Indépendantes.quebec
par France Bonneau